J’ai décidé de ne pas prendre le risque. N’étant pas prioritaire sur les centaines de gens qui n’ont pas pu prendre l’avion cette semaine, je me suis rabattue sur l’Eurostar. Et en fait ça m’a bien plu. Ca fait longtemps que j’avais pas pris le train, je trouve ça bizarrement relaxant. Pas besoin de me débarrasser de mes liquides, pas besoin de venir des heures à l’avance, un joli paysage dehors…
J’ai commencé par deux heures de train pour Londres. J’applaudis les Quiet Zones de Virgin, qui ne coûtent pas plus cher qu’une place normale, et qui font passer deux heures tranquilles sans bébés, sans téléphones, et sans ados qui crient. J’ai trouvé la campagne anglaise très très mignonne. D’un bout à l’autre du trajet le même paysage : des prairies vallonnées avec des vaches, des chevaux, des moutons blancs, des moutons noirs, et des moutons blancs à tête noire. De temps en temps un charmant petit village, chacun avec son petit pont de pierre sur le canal qu’on a longé tout le trajet. Et sur le canal des centaines de péniches, et des gens tranquilles qui font bronzette dessus. Et des champs de colza… Hmmm j’adore l’odeur du colza. Au paradis il y a des champs de colza.
Hypnotisée par le paysage qui défile, je me pose des questions profondes comme : pourquoi dans les trains Virgin il y a un homme-poubelle plutôt que des poubelles sous les sièges ?
Retour dans le passé à Londres
Arrivée à Euston, en passant en plein dans mon ancien quartier de Mornington Crescent, je me traîne jusqu’à St-Pancras. Là c’est la folie la plus totale, des tas et des tas de gens énervés, qui n’ont pas eu d’avion, attendent le train. Un idiot d’Eurostar met la mauvaise bande sonore « le train pour Paris va partir », du coup c’est l’émeute, et le gros coup de panique.
Et c’est reparti pour 2h30, pas passionnantes, puis une heure de métro, où je me dis une fois encore qu’il est terriblement plus sale que celui de Londres.
Ce matin, je suis allée à Carrefour, en zigzagant entre les excréments humains d’un mec fou qui habite dans le coin, et a choisi notre trottoir comme toilettes.
Carrefour c’est dingue. J’ai eu l’impression de débarquer de l’ère soviétique. Des centaines et des centaines de produits par rayon, bien alignés, jusqu’à deux mètres de haut -pour faire joli je suppose, vu qu’on peut pas les attraper. Je me suis un brin lâchée au rayon chocolat.
Par contre, niveau productivité, c’est pas ça. Devant moi à la caisse :
- Joseeeeette ? C’est combien les fraises ?
- Je sais pas, demande à Jean-Marc.
- Jean-Marc ou Jean-Marie ?
- Jean-Marc !
La caissière téléphone à Jean-Marc. Hmm en fait Jean-Marc est à deux mètres. Jean-Marc fait la bise à une caissière qui vient d’arriver. Jean-Marc part doucement chercher le rayon des fraises… Raaaa je vais plus vite à la caisse automatique de Tesco…