Le Lake District, plus grand parc national du pays... Les moutons, les cygnes, les petites montagnes et la verdure... Tout ce que vous ne vous attendiez pas à ce que j'aille visiter. Et ben si.

On a très mal commencé par louer une voiture à des boulets. N'allez pas chez Enterprise. Une demi-heure avant l'heure où on devait prendre la voiture, la dame nous appelle pour nous dire qu'on doit  emmener deux justificatifs de domicile. Au nom du conducteur. Qui est mon chéri qui vient d'emménager et n'a donc pas de factures. Moi j'ai des factures, mais pas de permis. On a négocié, on a  dit qu'il était en vacances, et là ils nous sortent que dans ce cas il faut les détails du vol. Imprimé, évidemment, pas sur l'iPhone. Et puis y'a que la chef qui a accès à Internet, mais elle est en vacances. Bien sûr, je te crois. Retour donc à la maison, où on s'est armés de dizaines de factures et de détails du vol - heureusement qu'on devait aller en vacances en France. Ouf, c'est passé. Monsieur boulet nous annonce ensuite que, chez eux, on prend la voiture vide et on la rend vide, l'essence j'entends. C'est malin ça, jeune homme. Première étape donc : trouver une station-service tandis que la réserve clignote...

Environ une heure et demie plus tard, après d'interminables banlieues et un peu d'autoroute, nous voilà dans le Lake District, en Cumbria. Le plan de la journée: aller de village en village en voiture par des jolies petites routes, et s'arrêter dans les villages sympas, tout ça en suivant le guide du routard.

Au premier village, Kendal, à l'entrée de la zone, rien d'intéressant, on en a donc profité pour acheter des sandwiches. Le deuxième village est beaucoup plus prometteur. Après s'être garés un peu n'importe comment, on décide d'aller manger au bord du lac, avant de changer d'avis devant l'armée de cygnes, d'oies et de canards qui attendent les miettes des touristes. Et un cygne, c'est gros en fait. Et méchant. Rappelons, même si tout le monde le sait, que tous les cygnes se trouvant en Angleterre sont la propriété de la reine - les baleines aussi d'ailleurs, mais on en croise moins, bizarrement.

Quand même trop de touristes en bateau, trop de kitch, après une petite balade dans une mini réserve naturelle on s'enfonce un peu plus dans la cambrousse, direction un jardin botanique tenu par des mamies. C'est même le jardin d'une maison de retraite pour vieux handicapés d'ailleurs. J'ai eu un aperçu horrible par la fenêtre, qui m'a bien refroidie. Les plantes c'est sympa, mais, quand on n'y connait rien, on ne voit pas la différence entre les dizaines de sous-espèces. Par contre c'était très joli, les roses sentaient terriblement bon, et on a vu des moutons de près (en zigzaguant entre les petits tas de crottes) et une biche de loin, dans un petit bois.

Direction le village suivant, par "une jolie route de montagne offrant de sublimes panoramas". Précisons maintenant que les routes du coin sont exactement comme le cliché de la campagne anglaise : très étroites, et bordées des deux côtés au ras de la route de murets de pierre (pour bloquer les moutons). Des kilomètres de murets sillonnent comme ça la rase campagne d'un vert éclatant, parsemé seulement de taches noires et blanches qui font bééééééé. Ces bêtes-là venaient d’ailleurs d'être tondues, et avaient donc l'air juste stupides, et pas du tout mignonnes.

Ah, et devinez qui vient du Lake District ? Malheureusement le musée et sa maison étaient fermés quand on est arrivés : Beatrix Potter ! Je comprends mieux pourquoi elle voyait tant d'animaux !

Allez, pas trop d'un coup, pour une fois que j'ai un bon sujet, je fractionne...

Voici les photos des deux participantes au concours Eurostar, sur ce blog. D'autres personnes ont participé sur les blog des copines. Mes deux participantes ont gagné !!!!!!!

Voici donc Virginie et Mélanie, félicitations les filles !

Ah les vacances... C'est toujours plus fatiguant que de travailler finalement. La semaine prochaine je vais en France, me plaindre que j'ai trop chaud -alors que j'ai déjà chaud ici- et manger des bons petits plats -en espérant que mes parents ne me disent pas qu'il fait tellement chaud que c'est salade.
Pour l'instant, je suis toujours à Liverpool, et on accueille la sœur de mon chéri pour quelques jours. Après deux jours, on avait déjà visité tout ce qu'il y a à voir in da Pool, nous voilà donc partis pour Chester, pour une vraie journée Britannique.

Le crieur de la ville, toujours en service depuis le Moyen-âge

J'ai enfin pu visiter la cathédrale, ce qu'on n'avait pas fait la dernière fois parce que c'est payant. En fait ça vaut le coup, une église existe sur le site depuis l'an 600, et en 1092 l'Earl de Chester (Hugh Lupus, haha) fait ériger un gigantesque monastère. On n'a pas pu visiter le cloître, qu'on a juste aperçu à travers les vitraux, parce que les pompiers locaux se faisaient prendre en photo en exercice (pour le calendrier??). On a quand même vu des choses intéressantes, comme la plus ancienne court ecclésiastique qui a résisté au temps (1636). On doit pas faire le malin assis là.


On a aussi été bénis par un très très très vieux et tout tordu membre de l'église. Enfin on a pas été bénis en privé, c'était l'heure de la Holy Communion, où il prie pour les visiteurs. J'ai bien ri aussi en voyant le panneau qui donne les heures dispos pour la confession, mais qui précise que "pour un besoin urgent de se confesser" ils trouveront un membre du clergé à tout moment.

Ils pratiquent toujours l'hospitalité dans la cathédrale: on peut aller manger au réfectoire. Ou pas. Parce que l'odeur rappelait beaucoup trop la cantine du lycée, et que la moyenne d'âge était de 300 ans, à vu de nez (au sens propre). Le prêtre fossile y mangeait d'ailleurs. Mais pour les petits vieux c'est sympa, la salle date du 13e siècle, c'est pas cher, et accessible aux petites voitures à moteur.

Le coin des moines, à l'abri des regards (dans l'église, pas le réfectoire)

On a ensuite fait tout le tour de la ville sur les remparts, ce qui a pris à peine une heure, et qui vaut définitivement le coup. On est passé le long du champ de course prout-prout, du château, de la rivière, et on a pu admirer des tas de mignons petits jardins cachés.

Après ça, à fond dans l'esprit mémé anglaise, on est allés prendre le thé, avec sandwich œuf-cresson pour moi, et scone crème et confiture pour les autres.


Rassurez-vous, après un peu de shopping on a quand même échoué au pub un peu plus tard.

PS: si vous avez aimé les pingouins, en ce moment à Chester, c'est les rhinos qui sont dans la place.

PPS: rooooh, il est meugnon...

S'il y a un endroit qui ne se prête pas vraiment à aller voir un match de la France quand on est français de nos jours, c'est un bar irlandais. On n'y avait même pas pensé, à cette histoire de main, à cause de laquelle ils ne jouent pas la coupe, eux. Le foot me laisse de marbre, alors me rappeler de qui en veut à qui et pourquoi, c'était au-dessus de mes moyens.
En entrant dans ce petit pub irlandais que j'adore, que voit on, à vendre pour 10£ et sur le dos de toutes les serveuses ? Ce t-shirt de bon goût :

A.B.F. veut dire... Anyone But France (tout sauf la France). On a bien fait de demander, tiens.

Tout ça restait quand même bon enfant. Nous voyant mal à l'aise devant le boooooooouh retentissant qui a accompagné l'entrée de notre Titi national sur le terrain, les irlandais nous faisaient des clin d'œil. Ils ont aussi eu la décence de ne pas supporter non plus l'Uruguay, y'a des limites.

Bref, foot toujours, et atmosphère post-apocalyptique samedi soir. 19h30, coup d'envoi du match Angleterre-USA. Vers la mi-temps, on décide d'aller au pub, en se disant -parce qu'on est malins- qu'on allait avoir le Philarmonic (pub sans télé) pour nous. Et bien on a eu la ville pour nous. Petite sensation de film d'horreur, on s'attend à croiser des zombies, ou à mourir empoisonnés par des miasmes toxiques. Les seules personnes dehors sont des filles, et sont rares.

Bingo donc au Philarmonic, où on a enfin pu délaisser la salle principale pour aller dans le petit salon Liszt. Bon, c'était un poil trop calme du coup... J'en ai profité pour aller voir les fameuses toilettes pour homme qui sont monument historique, ce qui leur vaut un panneau dans le couloir "attention, on trouve souvent des femmes dans les toilettes des hommes". Le choc odorifique passé, j'ai été déçue, depuis que j'en entends parler de ces pissotières. Elles sont classes, mais pas jolies, en massif marbre rose.

Et au passage, on en a profité pour visiter les rues désertes, et on est tombés sur une étrange sculpture, qui donne des envies de voyage... La guitare de Mc Cartney est là pour celui qui arrivera à la soulever... Parfaite occasion de photos ridicules, et de moment culturelle, en lisant toutes les petites plaques sur les bagages.

Attention, la World Cup continue... Les news du front aussi !

... Ou comment le foot va réussir à me prendre encore plus la tête cette année que d'habitude.

Cruche que je suis, je n'avais pas pensé à Googler le "Football Safety Zone" du panneau qui est apparu derrière chez moi. Ou plutôt DES panneaux qui sont apparus tout autour de chez moi.

Figurez-vous que le Council de Liverpool, dans sa grande sagesse, a décidé que pour éviter tout débordement de supporters émêchés dans son centre ville, nettoyé à fond en 2008, des mesures extrêmes s'imposaient. Et la solution ? Une "zone de sécurité football" qui contient une bonne partie du centre ville, dont la plupart des gros pubs, et, surtout, mon chez-moi.

Et que se passera-t'il si (mais ça n'arrive jamais, hein) je me retrouve en bas de chez moi dans un état d'ébriété avéré pendant cette saleté de coupe du monde ? (Je suppose qu'il en faut plus pour être soul au yeux des flics anglais que français, mais quand même.)

Donc, voici ce qui va m'arriver :
- une amende de 80£, à payer là, maintenant, tout se suite (et faut trouver l'argent en étant bourré, donc)
- une mention dans le casier judicaire (mais ça va pas la tête ??)
- peut-être des cours sur le thème "l'alcool, c'est mal"

Et surtout... le plus drôle pour moi... Un banissement de la zone !! Jusqu'à avoir suivi les cours sur "l'alcool c'est mal"... Mais, euh, j'habite là moi... Au secours ! Sortez moi de la zone du foot ! C'est peut-être le moment d'aller dans la zone d'évacuation 22...

Voilà je trouve que c'est légèrement nimporte quoi, quand même. La chef de la police nous dit "Nous voulons que les gens se posent la question : est-ce qu'une nuit de boisson ça vaut le coup si c'est pour finir avec un casier". Je dirais plutôt "est-ce que ce n'est pas grave exagéré comme mesures ??".

Apparemment, la dernière fois ça a dégénéré devant les écrans géants dans les rues, bouteilles qui volent, bastons généralisées...

L'info ici et sur le site de la police. Ces trois semaines vont être encore plus soulantes que prévu...