23 février 2010
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19:56
Et non, pas de photo de pouf faute de goût ce mardi, si je mets des photos tous les mardis sans écrire entre-temps, ça va vite faire catalogue. Vous savez quoi, il neige encore. Deux mois plus tard ça suffit, hein, c’est plus du tout mignon la neige.
Ce weekend, non est allés voir une expo sympa, de photos de la Chine du XIXe prises par un écossais. Au début j’ai bien aimé, on voit toutes les petites raclures dues à l’usure sur les plaques de verre. Et puis au bout d’un moment c’est devenu un peu soulant, tous ces portraits qui se ressemblent, avec des gens qui posent exactement de la même façon et qui sont tous habillés pareil. Et puis y’avait une musique d’ambiance énervante. Mais si vous voulez y aller, c’est au musée de la marine. A propos de gens qui posent, j’ai raté William qui est passé hier. Pauvre gars, Liverpool, « la ville la plus déshéritée d’Angleterre », sous la grêle, et tout ça pour aller visiter des pauvres enfants malades du cancer. Il aurait dû envoyer mémé tiens. 
A Chester, ils font des gâteaux sympas
Sinon excellente nouvelle, plus besoin d’aller à Chester, à 40 minutes de train, pour boire de la Samuel Smith! Samedi soir on est allés dans un café où avant c’était BYO – bring your own booze, qui a récemment obtenu la licence IV. Et on s’est retrouvés dans un antre de hippies, avec de la Samuel Smith, un barman roux aux cheveux longs et à la barbe bouclée, et un groupe étrange déguisé en spermatozoïdes géants. Et le meilleur c’est que c’est à 50 mètres de chez moi, yeepee ! 
A Liverpool, tu peux être Jésus
On va avoir de la nouveauté au boulot, une fille a démissionné d’un coup aujourd’hui. Elle était très très bizarre *musique de Psychose*. J’ai jamais vu un regard psychopathique comme ça. Et puis on avait peur dans les toilettes des filles, quand on tombait sur elle debout devant le miroir, la tête penchée sur le côté… La théorie est qu’elle se mettait des gouttes dans les oreilles, mais allez savoir. Et puis pourquoi mettre son blouson pour aller aux wc ? 
Encore aucun rapport (j’aime pas faire des transitions), mais le champ de course de Liverpool (connu apparemment) veut, à l’occasion du prix Grand National, nous filer à nous tous qui avons un code postal en L un jour férié le 5 avril. Ils ont été surpris par l’avalanche de réponses enthousiastes, ben tiens ! Bref, voilà, rien de nouveau ici, normal, il ne se passe rien…
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... à Liverpool
16 février 2010
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Finalement, pourquoi écrire un article sur la non-mode alors que je peux vous divertir sur la longueur avec ça?
Voici le spécimen du jour. La coiffure choucroute sur le dessus et effilée en bas est typique. La hauteur des talons aussi, même si leur couleur peut varier du doré au vert fluo. La jupe est un poil trop longue.
Notez que le jeune homme la regarde dans les yeux, et est habillé tout à fait normalement, la non-mode ne touche en effet que les filles, enfin de manière flagrante.
Photo prise vers septembre, température extérieure 8°C.
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... et les fautes de goût
12 février 2010
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C’est même pas vrai d’abord. Même si c’est ce que tout le monde me dit. Je me dois d’éclaircir un peu ce que je fais de mes journées, ne serait-ce que parce que personne ne sait ce que "testeur en localisation " veut dire. Et je vais aussi faire attention à ce que je dis, la clause confidentialité de mon contrat est pas piquée des hannetons.
[dites, aucun rapport, mais pourquoi on prononce « interpeuler » alors qu’il y a deux L à « interpeller » ??]
Donc mon travail. Industrie : jeux vidéo. Département : assurance qualité. Entreprise : ah ça non je peux pas dire…woops.
On reçoit les jeux quand ils sont tout juste stables, c'est-à-dire quand il n’y a plus de gris carrés roses fluo partout, ou de redémarrage intempestif de la console. Et quand les langues européennes ont été implantées, évidemment. Avant de nous atteindre, les jeux sont passés par les testeurs fonctionnels, qui ont le devoir très relou de trouver tout ce qui va pas, par exemple si le personnage peut traverser les murs, ce qui implique essayer de passer à travers tous les murs.
On n'en est pas là, ouf
Et donc moi, je teste le français dans le jeu. Déjà, est-ce que c’est du français ? Parce que les américains ou japonais qui font les jeux, ils ne reconnaissent pas l’allemand de l’italien, et des fois soudainement un perso se met à parler en portugais, ou l’écran se couvre de jolis kanji incompréhensibles. Sinon il y a aussi le texte qui dépasse de l’écran, là encore à cause des japonais qui n’ont pas pensé que la traduction serait cinq fois plus longue que leur texte en japonais, et ont mis une toute petite case. Et puis évidemment, tout ce qui est grammaire, orthographe, ponctuation, syntaxe, blabla…
Expo Space Invader (le jeu, pas le street art), je vois un jeu, je me jette dessus, je suis une geek
Après, y’a aussi la partie légale relou, il faut s’assurer que tous les ™ et les ® sont au bon endroit. S’il en manque un seul, le jeu sera rejeté, la sortie retardée, et la boîte perd des sous.
Donc en fait oui, je joue toute la journée, mais c’est drôle seulement au début du projet, quand on découvre l’histoire. Après 3 mois, c’est comme avoir maté le même film, ou lu le même livre, pendant 3 mois, 5 jours par semaine, 8h par jour.
[aucun rapport, devant ma fenêtre au boulot, y'avait une voiture qui avait comme plaque KIXAS]
Là ça commençait à me souler, et paf, j’apprends qu’on a une intro à la 3D. Bien évidemment je peux pas en parler, mais je peux vous dire que ça n’a rien à voir avec la 3D du ciné, que c’est absolument hallucinant, et que j’aurais bien piqué les prototypes de lunettes pour les revendre à la concurrence. J’aurais pu aussi parler du projet Top Secret mais j’ai oublié le nom cinq minutes après. Mais c’est un truc de fou, quand je serai riche, j’achèterai une télé 3D (oui faut une télé spéciale en plus). Et une console tant qu’à faire.
Mon chéri, c'est un geek aussi (borne d'arcade originale s'il vous plait)
Sinon, aussi, ça donne très envie de vomir, et revenir à la réalité est assez terne. Et puis à tester, ça va être funky, parce que figurez-vous que comme deux images différentes sont superposées, des fois ça plante, et un objet qui apparaît pour l’œil gauche n’apparait pas pour l’œil droit. Donc il faut fermer l’œil gauche, jouer, fermer le droit, et recommencer, et là paf, on voit un mec dans le fond qui était pas là avec l’autre œil.
Et puis, pour promouvoir ce métier que les gens ne prennent pas au sérieux, ma boîte a lancé un truc qui ne va pas aider à redorer l’image : une télé réalité… Les gens dans la maison doivent jouer, faire des défis, comme d’habitude quoi, et gagnent… ma place. Enfin pas la mienne, parce que c’est aux Etats-Unis. Mais ça nous a tous fait bien marrer, parce qu’avec un salaire pourri comme ça le gagnant va pleurer. Et aux Etats-Unis ils bossent jusqu’à 20h par jour…
Sinon vous savez l’histoire avec le patron ? Elle prend une ampleur déconcertante. Vendredi dernier on avait une soirée avec les gens de la qualité, et la moitié pense que j’ai des petits rendez-vous avec lui dans la salle de réunion. C'est au'il m'a envoyé un mail depuis aussi, voyez. Youpi.
TGIF
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... à Liverpool
2 février 2010
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08:19
…Ou questions existentielles au sujet des Grands-Bretons. Aujourd’hui : (merci à Stephen Fry pour la question, tirée de l’émission télé QI sur la BBC) Qu’est-ce qui met huit semaines à voyager de l’extrême Sud du Royaume-Uni à l’extrême Nord ? Indice : la réponse me déprime 
Réponse : le printemps… Bouhouhouuuuuuhouuuuuhouuuuuu OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNN Et donc quand le gentil monsieur de la télé va dire "hé c’est le printemps aujourd’hui, à Brighton tout le monde va faire bronzette", moi je dirais "Fucking hell, it’s fucking snowing, mate !". (Ils jugent ça avec l'apparition de certaines fleurs) D’un coup, je comprends pourquoi les plages du Sud sont bondées dès mars, même si la Manche est glacée… Et aussi pourquoi les anglais sont toujours tout rouges quand on les croise sur la plage en France…
31 janvier 2010
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... and I can prove it !
Rendue toute histérique par cette débauche de lumière, les endorphines en folie, je suis allée me balader le MATIN pour en profiter un maximum...
J'ai commencé par aller juste au bout de la rue, au Albert Dock.
Vous pouvez voir au milieu le Yellow Duckmarine (haha) le promène-couillon qui fait visiter Liverpool, d'abord par la route, puis dans l'eau, en plongeant dans le Albert Dock. C'est le même que le Duck Tour de Londres, en moins cher, mais quand même trop cher pour l'essayer pour l'instant.
J'ai continué le long de la Mersey, et je suis tombée sur un truc de fou... Si, si, regardez en bas, devant le joli bâtiment que je sais pas ce que c'est:
Oui ! Une manif !
Bon, je vous l'accorde, c'est calme... Mais quand même, ça donne un petit air de France...
Sur la route, comme Céline dans son dernier article, j'ai fait des photos de contrastes. Parce que les plans d'urbanisme, en Angleterre, il connaissent pas...
A gauche la Pump House du Albert Dock (un pub maintenant), au milieu le futur Musée de Liverpol (ouverture dans l'année), à droite, des futurs apparts ultra chers, dans le bâtiment moche qui brille.
A gauche, l'hôtel de ville, qui aurait besoin d'un petit coup de propre, à mon humble avis...
Avec ce temps, je me surprends à aimer ma ville...
Mais rassurez-vous, ça n'a pas duré, depuis hier soir il grèle...
C'est propre, hein ?
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... à Liverpool
29 janvier 2010
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Dites, le ciel avait une couleur bizarre aujourd'hui, pas du tout naturelle... bleu ! Nan mais sérieux, vous avez déjà vu ça vous ?? Je suis restée planquée au bureau, il doit y avoir des radiations méchantes là dedans.
Et si on parlait religion pour faire polémique ? Nan je rigole...
L'Angleterre doit bien compter autant d'églises que de pubs, et c'est pas peu dire. Je parle que des églises catholiques en plus, pas des temples des 200 confessions protestantes, des églises orthodoxes… Tous ces bâtiments, ben ça coûte cher, et puis les gens s’en désintéressent, alors ils se vident peu à peu. Ils ne sont pas classés monuments historiques, alors ils tombent en ruine. Qu’à cela ne tienne ! Trouvons leur une nouvelle vie ! Je vous présente donc…
L’église - magasin de fringues hype (quelque part vers Notting Hill) :
Ca c'est la première église reconvertie que j'ai vue. J'y croyais donc pas au début, mais si, si, on a le droit de faire ce qu'on veut d'une église.
L'église - resto/bar cubain :
Ca, c'est l'Alma de Cuba à Liverpool (Seel Street). Ca dérange un peu au début, les palmiers dans le choeur, le bar dans la nef, le groupe qui joue à la place de l'hôtel, les toilettes dans une chapelle... La première surprise passée, ils font une sangria aux fraises fraiches à se damner... Et on peut la boire en terrasse, au dessus de l'ancien cimetière... *rire diabolique*
L'église bombardée - cinéma
© Pete Carr
Liverpool a été terriblement bombardée pendant la guerre, il en reste des traces, comme des tas de bâtiments devenus des squats, et l'église St-Luke. Une petite association veut préserver ces ruines, en plein centre-ville, et organise de temps en temps des soirées ciné en plein air. A Halloween le jardin, hem, le cimetière, était illuminé de centaines de lampions, c'était plutôt féérique.
Sinon, un peu de littérature... Je lis des tas de livres sur l'Angleterre, qui se passent en Angleterre, ou écris par des anglais, et je me dis, tiens pourquoi pas partager des idées ? Et ben c'est fait, cliquez ici ou dans la colonne de gauche pour une liste de lecture que je mettrai à jour peu à peu. (et matez pas le design, le CSS plantouille)
Et parce que vous êtes gentils, une petite photo bonus... Vraiment, les ados, ils savent s'habiller dans aucun pays...
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... à Liverpool
20 janvier 2010
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Ca y est, je suis l’avenir de la nation qu’on m’a dit. De celle qui m’accueille, pas de celle d 'où je viens (qui de toutes façons n’a jamais rien pour moi, à part un super système de sécu dont je profite toujours niark niark).
Ce weekend, j’ai mangé. J’ai l’impression d’avoir fait que ça. Quand je dis weekend, je veux dire lundi-mardi, les jours que j’y pris pour aller devenir l’avenir de la nation, à Londres la multiculturelle.
Le Mortar Board ne tient pas sans pinces à cheveux
On a commencé en beauté par prendre le TGV Virgin en première classe pour 68£, ça aurait été 240 de prendre la 2e classe, allez comprendre, mais je ne vais pas me plaindre. Enormes sièges, wifi gratuit, boissons et nourriture gratuits (mais on n’a rien pris, par habitude que ça soit payant, woooops)… Arrivée deux heures plus tard à Londres, on check-in dans le même genre d’hôtel que d’habitude à King’s Cross, tout pourri, tout petit, mais raisonnablement propre et calme. Premier restau pour nous mettre dans le bain, dans un truc un peu chic où y’avait que des légumes beurk avec ma sole.
Les gens importants de l'académie
Le lendemain matin, préparation, faut se coiffer, se maquiller, penser aux pinces à cheveux pour faire tenir le chapeau et hop ! Direction le Queen’s Elizabeth Hall à Southbank, à quelques mètres de Waterloo Station.
Tiens pendant le trajet, je vous parle un peu de la tenue que je vais devoir enfiler, qui ne sert pas qu’à faire rigoler tout le monde. Déjà avant, tout le monde s’habillait comme ça pour aller en cours, au tout début seulement l’élite (Oxford, Cambridge), et de nos jours seulement les terriblement conservateurs des Ancient Universities. Bref, je vais devoir mettre une sorte de robe/cape noire, avec deux trous dans les manches pour mes bras, parce-que le reste des manches est cousu au bout pour ranger ses affaires (très pratique pour mettre le programme et tenir deux coupes de champagne). On rajoute le hood, une écharpe dont les deux couleurs représentent le niveau et le domaine du diplôme. Bon, pour moi c’était soie pourpre sur écharpe pourpre, donc pas une grosse différence. Le plus drôle c’est bien sûr le chapeau, le mortar-board, qui oblige à se tenir absolument droit si on ne veut pas qu’il tombe. On connaît pas trop l’origine du chapeau, ça pourrait venir du clergé. Le nom vient d'un outil utilisé par les maçons (à cause de la ressemblance).
On n'a jamais trop de champ' à 14h
Nous voilà arrivés dans le foyer de la salle, où je retrouve mes amies de la fac, récupère ma tenue, me fait aider pour la mettre, et m’installe dans la salle. J’ai bien remarqué que toutes les filles sont en chemise blanche ou noire, pantalon ou jupe sombre, et talons, mais je suis une rebelle, et j’étais en jean-baskets. J’ai que ça de toutes façons, je n’allais pas acheter des fringue exprès.
La cérémonie se passe en très grande pompe, avec un orchestre de cuivres, des tas de discours (très très trèèèèèès longs) de gens dont j’ai toujours pas bien compris l’utilité (le vice-chancellor, le chairman of the board of gouvernors…). Par contre les gens de l’académie, assis sur la scène pendant toute la cérémonie, ont des tenues hallucinantes, très colorées et sorties directement du moyen-âge.
Arrive notre tour, tout est très organisé, on s’approche en ligne de la scène, on monte un par un en donnant un carton avec son nom à la madame qui nous annonce… Et puis la madame dit "for the Masters of Arts Bilingual Translation French… Bibsa !". J’avance vers le petit vieux au chapeau de velours vert qui me sourit (le vice-chancellor), il me sert la main, me dit "Congratulations Bibsa", et voilà c’est fini.
Encore 300 personnes à passer… Vivement l’apéro…
Comment ça c'est cliché ??
Après la cérémonie, le champagne est offert. Il est 14h, on a encore rien mangé. Cinq coupes et 200 photos plus tard on part avec ma copine Sophie, son copain et ses parents au resto manger des tapas. On en sort à 18h, réalisant qu’il est presque 19h, heure à laquelle on retrouve Céline et Coralie pour aller manger des Dim Sum. Au moins on est toujours dans le coin, ça c’est pratique.
Hé ben je suis ravie de vous avoir rencontrées les filles !! Je vous rassure aussi, j’ai remarqué en rentrant que j’avais les yeux rouges d’un lapin myxomatosé, mais c’était la fatigue !
Le chapeau de travers...
En rentrant on s’est juré de ne plus jamais manger, tout ça pour aller au pub le lendemain à 14h, avaler pour ma part une beef pie avec purée et onion rings. J’ai failli en faire un malaise, de toute cette nourriture, mais j’ai pu digérer en attendant 3h mon train dans la glaciale station d’Euston, et puis en dormant comme un bébé suralimenté pendant tout le trajet.
Pour me préparer à être une bonne académique (alors que non, je ne referai pas d’études), je suis allée à la British Library, voir les magnifiques ouvrages de la collection Treasures. Je serais bien repartie avec l’original d’Alice au Pays des Merveilles, mais même les photos sont interdites, alors prendre le livre, non je voyais pas comment faire.
Copyright © The British Library Board
Et en arrivant chez moi j’ai poussé un gros soupir, parce que mon appart n’est pas vraiment vraiment rangé, et je dois faire mon faux déménagement samedi matin, donc tout doit être emballé, et propre.
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... à Londres
12 janvier 2010
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Les anglais sont des paranos. En plus des centaines de caméras de CCTV, de nouvelles règles s’appliquent… Mon chéri se demandait pourquoi il se faisait engueuler quand il rentre dans un bar ou au supermarché avec son bonnet. Je commençais à trouver ça louche et soupçonnait une loi passée inaperçue (d’ailleurs j’y connais rien au droit anglais). Et là, quelle ne fut pas ma surprise en rentrant du boulot, de voir ça sur la porte d’un magasin de téléphones portables :
Non, ce n’est pas une blague… Notez la tête totalement diabolique du jeune homme. Encore et toujours le problème des hoodies… Moi quand j’ai froid, j’ai un bonnet et ma capuche par-dessus, je suis donc une criminelle, depuis décembre.
Je me suis renseignée un peu, et ça nous vient des Etats-Unis ça, c’est la même affiche d’ailleurs.
Sur Google Answers, un commerçant qui sait pas écrire nous dit :
"Right guys n girls just want to know where i can download the hats off to beat the crime poster as i am a manager of a small shop chain and sick of guys not takein there crash helmet or huds down when asked by staff, all they says is there isnt any posters up”
(Hé les gens, je voulais savoir où je peux télécharger le poster “enlevez vos couvre-chefs pour combattre le crime » (ça sonne bien en français, hein) parce que j’ai un petit magasin et ça me soule les mecs qui veulent pas enlever leurs casques de chantier et leurs capuches quand on leur demande, ils disent qui y’a pas d’affiche »)
Comme quoi c’est pas con les hoodies, on leur disait d’enlever la capuche et ils disaient « aaaah mais y’a pas d’affiche qui interdit les capuches ». BLAM qu’à cela ne tienne, on va mettre une affiche tiens.
Et toujours dans le délire parano totalement étrange, voici ce que je viens de recevoir de la part du City Council (tenez vous bien, c'est trop fou):
« de : Unité de gestion des urgences ( !!)
[…] Veuillez trouver ci-joint la carte d’évacuation du centre ville de Liverpool ( !!!!). […]
Cette brochure a été imprimée par le conseil et les services d’urgences, et fait partie d’un plan normal de prévention des urgences, au cas où une évacuation serait nécessaire. Elle sera utilisée dans l’éventualité très peu probable [comme ils disent dans l’avion pour te dire qu’on va pas s’écraser] que vous soyez obligé d’évacuer votre bâtiment en cas d’urgence. [blabla] »
Et puis vous savez quoi ? Ca devient encore plus rigolo à l’intérieur de la brochure !!!!
National Museum of Customs
Déjà j’apprends que je suis dans la zone 22, ce qui ne m’avance pas à grand-chose. Je suppose que quand on sera tous logés dans des camps provisoires à la fin du monde (en 2012 ????) je serai dans la même tente que mes voisins.
Et j’aurai pensé à prendre mes précautions bien sûr. D’ailleurs là j’hésite à aller courir acheter des provisions. J’aurai donc dans mon sac (qui est m’attendra tout prêt au moment de l’urgence) : mes clés (pff de toutes façons on va tous mourir), ma carte bleue (survivre à la fin du monde ? Il y a Mastercard !), mon téléphone et mon chargeur (genre y’aura de l’électricité), mes "trucs spéciaux" genre lunettes, et la liste des médocs que je prends.
Et comment je saurai qu’il est temps de partir ? Ben comme dans les films. Les services d’urgence crieront dans la rue (!!!!), mes voisins viendront me chercher (j’y crois trop), la radio et la télé seront en boucle…
Et je devrai : faire ce que dit la police, écouter ce qu’on me dit à la radio (mais euh j’en ai pas), et aider mes voisins (pfff).
Vous pouvez tout lire là.
Sur ce, je vais acheter des boites de conserve, préparer mon sac, cadenasser la porte, enlever mon hoodie et écouter la radio toute la nuit en tremblotant de peur.
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... à Liverpool
8 janvier 2010
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Et ben, ça ne s’arrange pas... La neige a laissé place dès le lendemain à un froid cataclysmique, et s’est donc transformée en gentil verglas de 10cm d’épaisseur, lisse comme la plus belle des patinoires… Comme rien n’arrête le profit, je suis quand même sortie de chez moi pour aller traquer la bouffe de Noel de luxe en soldes, chez Marks & Spencer (y’en a pas, pas la peine de vous déplacer pour rien).
Pfffiouille! Ca glisse!
C’était l’aventure ma bonne dame ! A peine passée ma porte, je me rend compte que je ne suis pas immobile à fermer mon blouson comme je le pensais, mais que je glissouille tranquillement vers le bâtiment d’en face. Sacrebleu ! Armée de mes jolies baskets toutes lisses (aaah si j’avais des docs ou des chaussures de foot…), j’ai testé pour vous plusieurs techniques de déplacement sur verglas.
Le canard, comme au ski, bah ça marche pas. Marcher dans les caniveaux, là où y’a encore de la poudreuse c’est pas mal, mais quand une voiture passe –sans pneus neige évidemment, donc une distance de freinage de fou- c’est pas très safe. Ma méthode approuvée c’est d’attraper tous les poteaux disponibles, et de longer les murs, pour profiter de la chaleur des bâtiments, et pour m’accrocher au mur en cas de glissade intempestive.
La technique des vieilles, c’est de s’accrocher à mon bras. D’où perte d’équilibre, « ah mais tu vas me lacher mémé ! », tout ça. La fête je vous dis. Et puis les éboueurs ne sont pas passés depuis une semaine, ça va être fun au dégel… Alors que les livreurs de bière passent, eux, en poids-lourd, allez comprendre… Bref, j’ai enfin pu aller au travail, un poil en retard (rooooh une petite heure), en glissant jusqu’à la gare pour prendre un train. Ici dans le Technology Park le verglas n’est pas encore arrivé, et c’est la poudreuse (aaah si peu glissante… si douce… si drôle…) qui prédomine. Je me plains, mais j'ai un collègue qui est toujours coincé en France... Bref, je blablate, mais je voulais vous montrer ça, je suis toujours hallucinée (clic-clic pour voir en grand) :
Source: BBC News/NASA
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... à Liverpool
5 janvier 2010
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16:53
Brrr… J’ai jamais vu autant de neige, à part en Russie, et au ski, mais ça compte pas. Pas de taf donc (parce que pas de moyens de transport). Je suis toute folle avec cette neige, alors je suis partie en reportage-photo sous la tempête, armée de 2 pulls, 2 paires de chaussettes, un bonnet, une écharpe, des gants, une capuche, et mes nouvelles baskets, qui sont imperméables. 
Ouais, quand même (un p'tit clic pour voir en grand)
Je suis allée au Albert Dock, où la grosse différence par rapport à d’habitude c’est qu’au lieu de voir les bâtiments de l’île de l’autre côté de la rivière on voit… rien… un immense vide blanc. Comme un trou noir un peu. En blanc. C’était complètement irréel, avec le son des cornes de brume des supertankers qui passent, sans qu’on les voie, et sans qu’ils ne voient rien non plus je suppose. 
Histoire de laisser un peu le niveau de neige monter pour prendre de plus jolies photos, je suis allée au Maritime Museum, qui est en même temps le musée de l’esclavage et le musée national des douanes. J’ai appris que Liverpool était la plaque tournante de toute la côte Atlantique dans le trafic d’esclaves, ce qui peut-être explique leur mentalité actuelle. Et aussi, quand je vois le temps, ça a dû leur faire un sacré choc de se retrouver ici. Je pensais que ça allait être très chiant, mais en fait j’ai beaucoup aimé, en particulier un dock reconstitué avec un vieux bateau dans lequel on entre et on voit la vie des émigrants. J’étais toute seule alors j’ai même eu un poil peur de me retrouver devant des mannequins dans l’obscurité. 
L'entrée du faux bateau des immigrants
Retour dehors, il y a bien 30 cm de neige en plus. Les flocons sont énormes et j’ai du mal à garder les yeux ouverts. Mais j’en profite pour tester mon mode panoramique (d’où la bannière)(qui est plus large en vrai mais bon, les CSS et moi…). J’ai bien rigolé toute seule dans la neige, et des tas de gamins essayaient de me lancer des boules de neige (des gamins de 15 ans, hein, pas des p’tits bouts de choux). 
J’ai fini par aller à Tesco faire mes courses, et je suis repartie avec la bouffe de Noël soldée, dont un jambon de 2kg, miammmmmm !!
Toutes les photos sur Flickr !
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