Woops en effet, je vous dis que j'ai un article en préparation, et en fait je n'en ai pas tapé une ligne... Ma très bonne excuse est que j'ai eu une crise de motivation pour ma thèse, et donc j'écris desssus au lieu d'écrire ici... Considération du jour: aller à Carrouf entre midi et deux c'est bien parce qu'il n'y a personne. Mais c'est pas top d'y aller en tongs alors que le ménage vient d'être fait: ça glisse. Du coup les courses se transforment en épreuve de ski de fond. En même temps c'est bon pour les mollets, vive le sport urbain. Bon bref, je voulais vous parler de Spamalot. Vous avez sûrement tous vu Sacré Graal des Monty Python, et ben c'est l'adaptation en comédie musicale. Aïe aïe pensez-vous, une comédie musicale.
Mais on est loin de Kamel Ouali. Déjà ce musical (ça sonne mieux miouzikaul que comédie musicale) vient de Broadway, et surtout a le gros avantage d'être en fait une parodie de comédie musicale.
Je suis allée le voir à NYC en juin dernier, et comme le spectacle semblait faire des références spéciales NYC je suis retournée le voir à London, en pensant que l'acte II serait différent de celui que j'ai vu. (raté)
Le théâtre est tout simplement magnifique. Appelé en toute modestie "the Palace", il se situe pas loin de Leicester Square et de China Town. Comme toujours on peut réserver en ligne mais je préfère aller acheter mes places au théâtre, pour voir le plan de la salle, histoire de réaliser que si je prends une place à gauche dans l'upper circle je verrai un poteau, et pas la scène.
Attention, très important: si vous avez la place D1 vous monterez sur scène. Ca peut être terrifant ou sympathique, c'est selon votre timidité, et vous repartirez avec une photo de vous avec le cast. Ca doit être dur pour les oreilles aussi, parce que mine de rien ils envoient, alors juste dans votre tympan... Enfin bref, vous êtes prévenus.
Petit apparté: pourquoi « Spamalot » ?
Et bien, la pièce est remplie de clins d'oeil aux anglais et américains, ce qui nous laisse parfois perplexes pendant que tout le monde se bidonne.
Le Spam est une marque de viande en boîte très peu ragoutante qui, je ne sais pour quelle raison, est une sorte d'emblème anglo-saxon. (attention à la musique digne de l'ami ricorée si vous cliquez sur le lien)
Moi et les français, Broadway
Pour le synopsis je vais honteusement me plagier moi-même, j'avais écrit un avis sur Ciao. Si vous comptez aller voir Spamalot et souhaitez conserver la surprise arrêtez de lire maintenant (à plus!):
(on ne peut bien évidemment pas prendre de photos, elles viennent donc du site)
Le décor représente un chateau un peu cartoon, on est déjà dans l'ambiance.
La musique, jouée par un véritable orchestre, là bas dans la fosse, débute. Même le chef d'orchestre s'y mets en tuant un trompettiste à coup de revolver. Un historien moustachu et grisonnant entre sur le côté de la scène et nous plante la base de l'histoire. L'Angleterre est divisée: à gauche les Anglo-Saxons, à droite les Français, en haut rien. Ah si quelques Ecossais. Et partout la peste. Heureusement un grand roi va arranger tout ça.
« This country was...England! »
Sir ??, Sir Lancelot, Sir Galahad, Sir Bedevere, King Arthur, Patsy, Broadway cast
Soudain un pan du décor s'ouvre, et on est à Broadway (enfin dans le West End plutôt)! Un groupe de personnes déguisées se met à chanter à l'unisson. Ils chantent « Finland, Finland », en se tapant à coup de truites... Waouh...
Ayant réctifié qu'on est en Angleterre et non en Finlande, on rencontre le roi Arthur.
Les costumes comme les décors sont superbes. Tout d'or vêtu Arthur, barbu et rondouillard, brille de mille feux (à London c'est Allan Dale qui le joue, comédien notamment dans 24h ou Ugly Betty). Il est accompagné de son serviteur Patsy. Comme dans le film, Arthur court tandis que Patsy frappe des demies noix de coco l'une contre l'autre ce qui donne le bruit d'un cheval au trot. La scène est traversée par les mêmes moines que dans le film, se qui se tapent la tête en rythme avec leur Bible. Puis arrive le « ramasseur de morts » pendant la peste qui crie « Bring up your dead ». Un homme amène un « mort » qui dit « je ne suis pas mort!!! » et chante, avant de se faire assommer à coup de pelle par celui qui est en fait Lancelot.
Sir Galahad, Broadway cast
Les chansons, d'ailleurs sont issues pour la plupart de Sacré Graal et de La vie de Brian.
Après un certain temps, Arthur a réuni ses chevaliers. Sir Lancelot le brave, Sir Galahad le canon, Sir Robin celui qui est toujours suivi par un ménestrel, Sir « not appearing in this show » le bien-nommé.
Bref, je ne vais pas vous détailler le show. Mieux vaut avoir vu le film ou parler bien l'anglais, ou mieux: les deux, afin de comprendre. A mon avis on ne verra jamais Spamalot à Paris: bien trop intraduisible.
L'histoire est la même que celle du film juqu'au moment où les chevaliers qui font « Ni » donnent à Arthur la tache de se produire à Broadway (ou dans le West End, selon la ville). « Mais comment allons-nous faire? C'est 2000 ans dans le futur dans un pays qui n'a même pas été encore découvert!! »
Lancelot aussi est un peu different, étant donné qu'il danse en string sur une sorte de YMCA et finit par se marier avec le prince Herbert. « Tu sais Herbert, dans 2000 ans ceci portera toujours à controverse... »
Les français...
Les meilleures scènes du film sont là: le lapin, le devin à cornes « who are you, you who are flying in the air without any visible device? », les chevaliers qui font Ni...
On rencontre aussi la dame du lac et des tas d'autres personnages trop drôles. Les dialogues et chansons à l'accent anglais roulant irrésistible sont tordants. Tout est dans l'autodérision. « -have a drink and a pee, we'll be back for act threeeeeeeee.... -two sir! -twoooooooooooooo! »
J'oubliais la scène des Français... Ceux-ci sont incroyablement pervers. Beaucoup beaucoup (mais alors beaucoup) plus à Londres qu'à NYC. Question de pudeur? J'ai été limite choquée par leurs mimes à Londres.
Mais on a bien ri quand même, surtout quand les Français lancent une vache sur Arthur et l'insulte copieusement. « In your direction we all fart ». C'est marrant aussi les quelques dialogues en Français qu'on comprend pas du premier coup parce que les acteurs les ont appris en phonétique.
Les chevaliers qui font "Ni"
Du reste, on n'est pas les seuls à s'en prendre plein la g..., Broadway étant à l'origine un quartier juif (on croise d'ailleurs toujours un rabbin tous les 3 mètres), une chanson s'appelle « you won't succeed in Broadway if you don't have any Jews » et raconte donc que même avec des chevaliers canons, des pianos, des effets spéciaux... une troupe de goys n'aura aucun succès à Broadway.
Le père et ses 2 fils portant la kipa assis devant nous étaient morts de rire. A Londres je pensais que ça aurait changé, mais non, ils ont utilisé le cliché selon lequel les producteurs seraient en majeure partir juifs et ont juste changé "You won't succeed in Broadway" par "You won't succeed in business".
Bravo quand même à la troupe qui danse, chante, joue, fait des claquettes, des acrobaties, change 10 fois de voix, de costume, de rôle, tout un boulot. Les décors changent très souvent et sont très très travaillés, ce que même les acteurs mettent en valeur en plaçant dans le texte "we're lost in a dark and very expensive forest"
J'ai ri du début à la fin, et les 2h sont passées beaucoup trop vite, même debout (c'était moins cher à NYC, à London j'étais assise).
Le prince Herbert, Broadway cast
Autre clin d'oeil: c'est John Cleese, Monty Python original qui fait la voix de Dieu, représenté par des immenses pieds au fond du décor, ou une main gigantesque qui pointe vers le Graal.
Voilà, tout ça était très fouilli, mais je ne voulais pas vous raconter toute l'histoire.
Ce show se joue depuis 2005 et a été élu le meilleur, à Broadway et à Londres. Ne me demandez pas par qui, je ne sais pas qui donne les awards pour les musicals.
On peut acheter des produits dérivés à la sortie (même les noix de coco!). Il y a un CD si ça vous intéresse, mais malheureusement pas encore de DVD. Pour un aperçu des chansons et quelques vidéos, allez voir le site!